Isère : un projet partenarial européen en faveur de la transition écologique
Quatre partenaires européens ont pu, durant dix mois, réfléchir à la question de la transition écologique au sein de leurs pratiques éducatives, mais aussi favoriser la mobilité européenne des animateurs et animatrices. Une démarche qui a fait naître un projet de trois ans visant à partager entre partenaires des ressources pédagogiques en lien avec l’environnement.
À l’origine de ce partenariat, le Réseau Jeunesse de Solidarité Internationale (RJSI) de l’Isère, dont les Francas de l’Isère sont la tête de réseau. Parmi ses membres, des acteurs institutionnels et financeurs comme la Ville de Grenoble ou le Département mais également des associations d’éducation populaire et de solidarité internationale. Le RJSI a pour mission d’accompagner les enfants et les jeunes et leurs encadrant·es qui souhaitent expérimenter une mobilité européenne ou internationale.
Tout part d’un constat : les animateurs et animatrices qui n’ont pas expérimenté de mobilité européenne sont moins enclin·es à en organiser pour les enfants et les jeunes. Le but du projet était donc de favoriser les départs tout en permettant aux professionnels de jeunesse d’analyser comment la transition écologique est traitée chez chacun des partenaires.
Pour ce faire, un projet Erasmus + de dix mois a été monté sous forme de partenariat simplifié entre les Francas de l’Isère, Culture Loisirs Vacances Rhône-Alpes, l’association roumaine Clubul Sporturilor Montane Hunedoara, spécialisée dans les sports de montagne, ainsi que l’association portugaise de jeunes Inspira! dédiée à la protection de l’environnement.

Trois séminaires pour s’inspirer des pratiques de transition écologique
De mars à décembre 2023, les partenaires ont pu se rencontrer lors de trois séminaires – en France, au Portugal et en Roumanie- afin de découvrir les activités de chacun dans son pays, en apprendre davantage sur la culture locale, mais aussi avoir une présentation des projets de transition écologique de chaque partenaire. « Nous voulions réfléchir ensemble à la pertinence de transposer ou non les pratiques et projets observés lors des séminaires dans nos pays respectifs, mais aussi rencontrer des personnes et apprendre comment fonctionne l’animation bénévole et professionnelle chez nos partenaires » détaille Cécile Massé, animatrice chargée de la solidarité internationale et du développement durable aux Francas de l’Isère.
Un tremplin pour un projet ambitieux de trois ans
Malgré le défi que représentent les échanges autour d’une thématique en trois langues, l’expérience a été concluante pour les participant·es, et a permis de confirmer l’envie de construire des séjours de jeunes européens tout en travaillant sur la thématique de la transition écologique. « Le tout, c’est d’être conscient des questions interculturelles sur les pratiques, les systèmes différents selon les pays, la disponibilité des personnes qui varie, l’organisation du bénévolat et des différents moyens de financement des associations » confie l’animatrice.
Car ce projet Erasmus + servait surtout à vérifier si les partenaires étaient capables de le piloter sans accroc afin de monter un projet plus ambitieux de trois ans. Cette expérience a aidé à la rédaction du projet de long terme, mais aussi à la projection avec les partenaires ainsi qu’à la définition des thématiques sur lesquelles les participants voudraient travailler.

Visite guidée d’un écoquartier à Grenoble lors d’un séminaire.
Mutualiser des pratiques pédagogiques de transition écologique
Ce nouveau projet a été soumis en octobre dernier. Suite au refus de financement de la part d’Erasmus + en décembre, il a été soumis à nouveau en mars dans l’espoir de pouvoir le démarrer en octobre 2025.
L’initiative doit permettre, durant les trois années, de réaliser des rencontres régulières entre les partenaires français, roumain, espagnol et allemand, de favoriser les mobilités d’animateurs·ices et de jeunes, de construire des trames d’animation et des malles pédagogiques communes.
Les associations souhaitent aussi travailler à un calculateur de l’empreinte carbone et eau du projet mais également à des séjours de chaque partenaire sur des axes tels que le transport, l’hébergement, la nourriture ou la réduction des déchets afin de comprendre comment concevoir un séjour le plus écoresponsable possible. Ce calculateur sera pensé pour être un outil de diagnostic partagé et autant utilisé par les enfants et les jeunes que par leurs animateurs et animatrices.
« Nous nous concentrerons sur les enjeux de nos structures respectives. Chaque association élaborera un plan d’actions à réaliser sur trois ans, et les partenaires s’aideront mutuellement à le mettre en place » détaille Cécile, « par exemple l’association roumaine souhaite étudier le cycle de l’eau sous terre lors de ses activités spéléologie, mais il lui manque l’aspect pédagogique sur le cycle de l’eau. D’autres partenaires peuvent lui venir en aide en apportant ses pratiques pédagogiques afin d’enrichir le projet, ce qui permet de travailler ensemble sur nos initiatives de transition écologique » illustre-t-elle. In fine, ce projet permettra de créer, d’éprouver et de démultiplier des outils et actions pédagogiques en faveur de la transition écologique.