« Après mon bac, je voulais améliorer mon français et avoir une expérience à l’étranger », explique Clara, 19 ans, originaire de Heidelberg, dans le sud-ouest de l’Allemagne, à une centaine de kilomètres de Stuttgart. Daniel, lui, a 24 ans. Il était déjà en France lorsqu’il a candidaté à Bas d’Immeuble : « Je viens de Lima mais je suis en licence de Lettres modernes à l’université du Mirail, à Toulouse. Cette année, j’avais peu de cours, donc du temps libre. J’ai cherché des missions de service civique. Comme je voudrais devenir enseignant, ça me permettait de me familiariser avec le monde de l’éducation. »
Pour ses premiers jours à Toulouse, Clara confie que « c’était bizarre : la langue, les personnes, la culture de l’alimentation différente… » Il a fallu s’acclimater. « Ici, on entend tout le temps “pardon” si on touche quelqu’un », sourit-elle. Daniel, pour sa part, est venu « sans se faire d’idée » mais avec un but en tête, « voir comment on fait ailleurs ». Petit à petit, il a rencontré des gens : « Au début, la langue a posé certaines barrières. » Pour lui aussi, il a fallu s’adapter aux pratiques culturelles locales : « Les restaurants, par exemple, sont ouverts entre 12h et 14h, c’est assez contraignant. Au Pérou, ils ouvrent jusqu’à 16h. »
Pour Pascale, la directrice de l’association, accueillir ces jeunes volontaires étrangers est « un plus énorme », un moyen d’enrichir le projet éducatif de la structure, située au cœur d’un quartier populaire de la périphérie de Toulouse. « Ouvrir cet espace à des jeunes de l’extérieur permet d’ouvrir sur le non communautarisme, travailler la mobilité intellectuelle, déconstruire nos représentations, avant d’envisager, avec les enfants et les jeunes, des projets de mobilité physique, pour qu’ils deviennent des citoyens du monde. »
Découvrir d’autres cultures
Clara et Daniel ne sont pas les premiers à poser leurs valises à Bas d’Immeuble. « Ça fait cinq ou six ans qu’on accueille des volontaires étrangers », précise Pascale. « Lorsqu’ils arrivent, ils sont souvent confrontés à la difficulté de la langue. Passer du français scolaire au français pratiqué n’est pas facile. Alors, on les accompagne dans les démarches administratives, on les aide à trouver un logement et, très vite, ça décolle ! » Au sein de l’association, « l’ensemble de l’équipe fait attention à être compréhensive pour les aider à trouver leur place. Les jeunes du quartier se rendent compte de la différence de langue et font attention. Ils échangent sur leurs différences, leurs points communs. »
L’accueil de ces volontaires est aussi l’occasion d’intégrer l’éducation interculturelle dans les projets pédagogiques. « On propose des activités d’ouverture sur nos cultures », explique Daniel qui a adapté un jeu de société pour « inclure des images, des symboles en lien avec le Pérou, avec les noms en français et en espagnol. » Clara, quant à elle, a organisé un atelier de cuisine, avec la confection d’un pain noir allemand. Un moyen, aussi, « d’apprendre quelques mots ».