« Ça nous apprend l’autonomie » : des lycéens organisent un voyage solidaire

« Gratifiant ». S’il devait retenir un mot de son expérience à l’étranger, Valentin choisirait celui-ci. Cette impression de se rendre utile, d’être un citoyen d’Europe, pas seulement un touriste. « Bien-sûr, nous avons aussi visité la ville et profité du voyage, mais pas uniquement », raconte le jeune lycéen de 16 ans qui partait pour la première fois loin de chez lui, sans ses parents. Une expérience rendue possible par le projet « Cap sur l’Europe » des Francas d’Ille-et-Vilaine, un dispositif d’engagement citoyen de douze mois pour pratiquer la mobilité et la citoyenneté européenne. Le principe : un groupe de jeunes choisit un thème, un enjeu de société et une destination en Europe. Après réflexion, ce sera Porto, la plus grande ville du nord du Portugal. 

Une cause « plus grande que nous »

C’est après avoir visionné le documentaire Bigger Than Us que le groupe a choisi de s’engager. Environnement, sécurité alimentaire, pauvreté… Le film de Flore Vasseur, sorti en 2021, montre comment la jeune génération s’active à travers le monde pour relever les défis de la planète. « Certains voulaient vraiment travailler autour de l’écologie, d’autres étaient touchés par la question des droits de l’homme, des droits des femmes, avec une approche plutôt sociale. On a essayé de faire les deux », explique Julie Bondoux, la directrice des Francas de Montgermont, qui a accompagné le groupe tout au long de l’aventure.

Pendant plusieurs mois, ils ont organisé tous les détails : « Chaque mercredi, on se réunissait à l’espace-jeunes », se souvient Valentin. « Il fallait trouver la destination, les activités qu’on allait faire, puis chercher la compagnie aérienne, le lieu d’hébergement, les moyens de transport sur place. » Les jeunes ont ainsi dû gérer collectivement un budget. « Ça nous apprend l’autonomie », analyse le lycéen.

Sur place, le groupe a séjourné en auberge de jeunesse. « On s’est tous bien entendus, même ceux qui ne se connaissaient pas », confie Valentin. « Pour les repas, la vaisselle, on a organisé des groupes de tâches qui tournaient. »

« On a beaucoup de points communs »

À Porto, les jeunes Français sont allés à la rencontre de jeunes Portugais du centre social Para incluir. « On s’est débrouillés avec l’anglais, on arrivait à se faire comprendre. On a beaucoup de points communs avec eux, les jeux vidéo, le sport… À part la langue et l’architecture, il est difficile de différencier Porto d’une autre ville européenne », souligne Valentin qui trouve quand même que le pays est « moins favorisé que la France ». Alors, avec une association locale, les jeunes ont mis la main à la pâte pour préparer plusieurs dizaines de repas pour les sans-abris.

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Un autre jour, ils ont récolté près de trente kilos de déchets sur la plage. « Porto est un des ports les plus pollués d’Europe », affirme le jeune militant. Pour Julie, la directrice, « l’idée était qu’ils reviennent avec la conviction que c’est possible de s’engager près de chez nous aussi ». Et, semble-t-il, le pari est réussi : « Aider les gens est une bonne raison d’entreprendre un voyage, quel qu’il soit », affirme Valentin. « Mais une collecte de déchets, par exemple, on peut l’organiser quand on veut et où on veut. Il existe des associations qui fournissent même des kits avec des gants, des sacs poubelle… Il suffit de se relever les manches et d’aller sur une plage, dans une ville, dans un champ… »