Animateurs, animatrices : connaissez-vous Erasmus+ qui a permis à ces jeunes de partir au Portugal ?
Contribuer à l’éveil de l’esprit critique, favoriser l’ouverture et la rencontre de l’autre, tels sont les enjeux des séjours européens organisés grâce à Erasmus+. Explications de Willy Quentel, coordinateur de projets à l’association de loisirs nantaise Accoord, qui en détaille les avantages.

Partir à la découverte d’autres pays est un formidable moyen d’éveiller les jeunes à la citoyenneté européenne, mais cela peut s’avérer difficile à financer, aussi bien pour les organismes de séjour que pour les familles. C’est la raison pour laquelle l’agence Erasmus+ France Jeunesse et Sport finance des appels à projets pour encourager la mobilité. Ce programme européen repose sur un principe de réciprocité : les jeunes qui voyagent doivent rencontrer ceux d’un pays hôte. D’autres critères doivent être remplis par les organismes de séjour : être référencé sur la plateforme Erasmus+, respecter les critères d’évaluation du projet et avoir trouvé en amont un partenaire européen. Pour ce dernier point, le réseau Salto Youth est à recommander.
Des aides au financement pour « lever les freins » à la mobilité européenne
Erasmus+ propose un accompagnement aux structures à travers des formations ou en s’appuyant sur un réseau de correspondants territoriaux ou associatifs. Le programme facilite le développement de projets européens et apporte un soutien financier aux associations : « Aujourd’hui, pour un séjour en France labellisé Erasmus+, le forfait journalier est de 67 euros par jour et par jeune, plus le défraiement du transport », explique Willy Quentel.
Pour lui, les freins liés à l’organisation de séjours internationaux peuvent facilement être levés. « Il faut savoir s’appuyer sur des temps forts pour proposer des séjours originaux et attractifs. Par exemple, l’année dernière, nous avons saisi l’opportunité de la Coupe du Monde de Rugby pour rassembler des jeunes de cinq nationalités différentes. » À Nantes, l’Accoord s’appuie sur le réseau des villes jumelées pour initier des projets de séjour : « Cela facilite les échanges avec nos interlocuteurs et nous percevons beaucoup d’enthousiasme de la part des collectivités jumelées. »
Une ouverture aux autres grâce à l’interculturel
Découvrir de nouveaux horizons, dépasser la barrière de la langue, sortir de sa zone de confort… Les échanges internationaux ont plusieurs avantages, mais c’est surtout la garantie de partager des moments forts entre jeunes. Pour les équipes d’animation, c’est aussi l’occasion de faire évoluer les mentalités : « Faire se rencontrer des jeunes d’horizons différents, c’est aussi pouvoir lutter contre les préjugés. Quand nous montons un séjour à Nantes avec des jeunes allemands, gallois, roumains, flamands ou croates, nous leur donnons une autre image des Français et vice-versa. Nous organisons des soirées pour faire connaître la culture de leurs pays mais aussi pour qu’ils puissent témoigner de leur quotidien, de leurs aspirations ou des difficultés rencontrées, ce qui permet de travailler la citoyenneté européenne. »
Quant aux équipes d’animation, les échanges leur permettent de découvrir des fonctionnements différents, car les structures jeunesse ont des modes opératoires très divers d’un pays à l’autre. C’est l’occasion de tester de nouvelles approches d’animation. « Souvent, les structures se lancent avec quelques appréhensions… et rapidement, quand elles voient l’enthousiasme des jeunes et des équipes, elles pérennisent les projets existants et cherchent à en déployer de nouveaux », conclut Willy Quentel.