Var : 10 ans de projets environnementaux créés et animés par les enfants

Depuis 2012, Gaëlle Abraham anime et coordonne le pôle ressources EEDD (Education à l’Environnement et au Développement Durable) aux Francas du Var. Ce dernier, financé par le Conseil départemental, le Service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (SDJES) ainsi que la Caf du Var, aide les structures éducatives à démarrer un projet, à sensibiliser leurs équipes et à les faire entrer dans une démarche globale d’EEDD à travers entre autres, des ressources et des malles pédagogiques.

En parallèle de ce pôle, Gaëlle a lancé un réseau de centres de loisirs engagés dans la démarche Centre A’ERE, qui vise à labelliser des centres de loisirs dont l’équipe éducative a choisi de s’engager dans des actions inhérentes à l’environnement et au développement durable. « L’expérimentation a démarré avec dix centres de loisirs. Aujourd’hui sur le département nous avons 42 membres du réseau » explique la chargée de mission EEDD qui organise des rencontres avec le réseau, ce qui facilite le partage de pratiques et les échanges sur les projets avant de démultiplier ces derniers sur le territoire.

Elle propose également un accompagnement dans la démarche Centre A’ERE et une formation aux activités en lien au label. De ce réseau naîtront des rencontres annuelles d’enfants et de jeunes, à l’occasion de la journée de labellisation des centres de loisirs inscrits dans la démarche Centre A’ERE.

« Dès le départ, nous avons voulu y associer les enfants à travers leur participation active, un principe non négociable et placé en transversalité dans les pratiques Centre A’ERE » développe Gaëlle. Et pour cause : les enfants sont sollicités sur les phases de diagnostic et participent aux aménagements de leur centre de loisirs, organisent des activités en lien avec la transition écologique, mais sont aussi consultés sur ce qu’ils pensent des projets et ce qu’ils souhaiteraient pour leur centre de loisirs. Ces rencontres, voulues festives, favorisent les rencontres inter-centre entre les enfants, les éducateurs et membres du réseau Centre A’ERE.

Chaque année, ce sont 200 enfants qui se joignent à la rencontre. Chaque structure participante crée et présente une exposition qui détaille comment, dans son accueil de loisirs, elle développe la démarche Centre A’ERE, que ce soit dans ses pratiques éducatives ou son fonctionnement (réduction du gaspillage alimentaire, gestion du bâti et des consommations énergétiques …).

Des enfants viennent présenter les projets de leur centre de loisirs lors de la rencontre inter-centre de la démarche Centre A’ERE.

Les enfants participent à la création de l’exposition de leur centre de loisirs et peuvent découvrir les projets qui se font dans les autres espaces de loisirs, à l’image d’un salon de projets. En amont, ils conçoivent aussi une animation autour des différentes thématiques Centre A’ERE, pour la présenter le jour J aux autres participants. « Ils viennent au pôle ressources solliciter des supports afin de construire leur animation. Cela démontre un réel intérêt pour cette activité » souligne la coordinatrice EEDD. Une quinzaine de structures viennent chaque année représenter leur commune, avec des projets portés par des enfants de 6 à 17 ans.

Suite aux intempéries dans le Var en 2024, la rencontre a dû être reportée au 30 janvier 2025. Les enfants n’étaient pas présents, mais les remises de labellisation ont bien eu lieu afin de valoriser le travail réalisé par chaque structure, et les expositions ont également été maintenues.

La Déléguée du Var pour le Défenseur des enfants a pu se joindre à cette journée afin de présenter le rapport 2024, Le droit des enfants à un environnement sain. « Sa venue a permis d’avoir des échanges avec les professionnels des structures éducatives et voir ce qui pourrait être mis en place afin d’accentuer les actions en faveur du respect du droit des enfants à un environnement sain » détaille Gaëlle Abraham.

Pour la coordinatrice, la réussite du réseau tient dans les moyens mis en place, notamment une méthodologie adaptable aux réalités des structures éducatives et des territoires dans lesquelles elles sont implantées, mais aussi des politiques locales. Elle conclut : « pour que cela fonctionne, il faut mener une réflexion de ce qui peut être applicable à court, moyen et long terme suite au diagnostic dans le centre de loisirs. Cela, couplé à un lancement d’actions échelonnées pour changer d’usages en prenant en compte les capacités financières, logistiques et humaines de chaque structure ».