Education à la transition écologique trop lente : des gouvernements mauvais élèves ?

Article – 8 avril 2025
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En France, l’éducation à la transition écologique est une priorité gouvernementale. Qu’en est-il dans les pays européens ? Olivia Copsey et Pramod Kumar Sharma, Directeurs de l’équipe Education à la Fondation pour l’Education à l’Environnement, brossent le portrait d’une situation disparate qui détient néanmoins des pistes d’amélioration.

 

La Fondation pour l’éducation à l’environnement (FEE) co-coordonne « Greening school », le pilier 1 du « Greening Education Partnership » (GEP) de l’UNESCO, l’initiative qui aide les pays à lutter contre la crise climatique grâce à l’éducation. Le GEP vise à transformer les systèmes d’éducation et éduquer au changement climatique notamment à travers le programme Eco-Ecole de la FEE, avec l’objectif de 50 % des écoles labellisées dans le monde. « Le progrès du GEP dans l’Union Européenne est lent, très lent » introduit Pramod Kumar Sharma, Directeur senior de l’Education à la FEE.

Pop’éduc
Des élèves de Norvège tiennent un drapeau de la Fondation à l'Education pour l'Environnement.
©Tonnelandfoto.no 

Un soutien nécessaire des gouvernements

Olivia Copsey, Directrice de l’équipe Education à la FEE, explique qu’il y a une moindre adoption au GEP de la part des pays du Nord et des pays d’Europe de l’Est. « Là où les chiffres sont élevés comme à Malte ou au Royaume-Uni, c’est là où le gouvernement soutient voire dirige entièrement la démarche, aide à sa mise en œuvre, à la formation d’enseignants ». Faute de soutien gouvernemental, si les pays ne fonctionnent que par le biais de financements privés, l’objectif du GEP ne pourra être atteint. Avec le risque de voir des programmes adoptés de façon sporadique, là où les chefs d’établissement scolaire seront convaincus que l’EDD doit faire partie des compétences des élèves.

L’enjeu de la structure étatique

En Allemagne par exemple, le problème est autre. Former des enseignants, se lancer dans les programmes environnementaux et assurer le développement durable des écoles est complexe en raison de la structure fédérale du pays. Un point qui peut générer un conflit entre le gouvernement et l’État ou le système fédéral. L’éducation devient donc un sujet décentralisé, géré en indépendance. « C’est un aspect qui émerge dans de nombreux pays comme au Canada, où une seule région s’est engagée au GEP. Même chose en Grèce, où la municipalité d’Athènes a souhaité intégrer le GEP. Au bout de trois mois de négociations, elle a convaincu le ministère de l’Education de s’engager au nom du pays » explique Pramod Kumar Sharma. Un enjeu environnemental qui dépend d’une forte volonté politique mais également d’une gouvernance partagée.

 

Des élèves d’Irlande du Nord pratiquent une activité jardinage dans le cadre du programme Eco-Ecole.

Collaborer avec les ONG

Un travail conjoint avec les ONG est impératif pour atteindre les objectifs fixés par l’ODD 4.7 « Développement durable et citoyenneté mondiale » de l’UNESCO or, selon Olivia Copsey, « cette collaboration entre acteurs n’est pas la même dans tous les pays, même en Europe, et certains gouvernements travaillent dans une mentalité différente de celle des ONG ». Ce qui représente une potentielle tension en termes de confiance, de qualité du programme, d’allocation de ressources et d’engagement. Face à des gouvernements parfois individualistes, quid de la garantie de qualité des actions menées ?

Une certification externe et indépendante

« Plus il y a de parties prenantes issues de la société civile impliquées dans le programme, plus cela en assure la qualité » avance Pramod Kumar Sharma, « surtout qu’il peut y avoir conflit d’intérêt, dès lors que l’évaluation implique un gouvernement qui s’évalue et se certifie lui-même » complète Olivia Copsey. Une notation externe et indépendante serait donc la solution pour assurer la qualité des programmes conduits.

C’est ce que l’Union européenne essaie de mettre en place, à l’instar de la directive sur les allégations environnementales de la Commission européenne, où des auditeurs indépendants certifieraient les allégations environnementales des entreprises et gouvernements. De son côté, la FEE plaide pour considérer l’écologisation de l’éducation comme un droit fondamental à une éducation de qualité pour tous, et non comme un « programme supplémentaire ».