Des élèves acteurs de leur éducation au développement durable avec Eco-Ecole

L’Education nationale s’est donnée à horizon 2030, en accord avec la feuille de route des Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU, la volonté de renforcer son engagement environnemental via trois objectifs : consolider les savoirs chez les élèves, développer les capacités d’action et de mobilisation des écoles et établissements, et enfin démultiplier les projets éducatifs en faveur de l’adoption de comportements responsables.

Pour y parvenir : la démarche E3D, un référentiel qualité à destination de toutes les structures scolaires. Attribué dès lors que l’EDD devient un moyen de pilotage de tous les acteurs et problématiques de l’établissement scolaire au service de la transition écologique, il est délivré par les académies, plus à même de tenir compte des spécificités locales des établissements. La démarche E3D est composée de trois niveaux de labellisation : l’engagement, qui prouve la volonté de l’établissement de s’engager dans la démarche et d’identifier des axes d’évolution, l’approfondissement, à savoir la mise en œuvre d’une stratégie exigeante dans l’établissement, et enfin l’expertise : à ce niveau, la démarche E3D fait partie intégrante du pilotage de l’établissement.

Ce dispositif est complété par l’élection obligatoire d’éco-délégués au collège et au lycée, et proposée aux élèves de CM1 et CM2. Les éco-délégués représentent un facteur intégré au processus de labellisation E3D. Leur mission : porter des projets à construire avec les personnels éducatifs, restituer les actions menées, contribuer à leur évaluation et à leur valorisation, sensibiliser les élèves à travers l’apport d’informations et connaissances.

C’est dans cette idée que, depuis 2005 en France, l’association Teragir coordonne le programme international Eco-Ecole qui s’adresse aux établissements scolaires (de la maternelle au lycée) et accompagne à la mise en place de projets d’EDD. Teragir accompagne et forme près de 4 000 établissements scolaires en France à la méthodologie de projet d’EDD.

Le principe est simple : un établissement scolaire s’inscrit gratuitement en ligne au programme, ce qui lui permettra d’accéder à la boîte à outils numérique avec des ressources et un tableau de bord avec le suivi de projet. Cinq chargés de missions Eco-Ecole répartis par région accompagnent les établissements. Un diagnostic de la structure est réalisé afin de construire la démarche d’EDD avec et par les élèves, qui portent le projet de la conception, la définition de pistes d’amélioration, la mise en œuvre d’actions, à l’évaluation, accompagnés par des adultes.

Un éco-comité est constitué pour piloter la démarche, comprenant obligatoirement des élèves participant à la prise de décision. Ils choisissent un thème parmi les huit thématiques d’EDD proposées par Teragir aux établissements : celle qui aura été retenue sera traitée toute l’année au sein de l’établissement scolaire. « L’idée est que chaque année, une nouvelle thématique soit traitée en ayant pérennisé celle de l’an passé, pour assurer une démarche globale d’EDD » explique Julie Saturne, Responsable du programme Eco-Ecole.

Teragir s’appuie sur un réseau de 140 relais locaux – collectivités locales et associations – qui proposent un accompagnement complémentaire de proximité aux établissements scolaires. L’association départementale des Francas du Val-d’Oise est un de ces relais Eco-Ecole. Le relai local est là pour répondre aux besoins de l’établissement, le former à la méthodologie Eco-Ecole, le conseiller et le guider à travers les ressources et outils disponibles sur le territoire local.

Le programme Eco-Ecole a grandi en parallèle de la politique EDD du Ministère de l’Education nationale. Une convention nationale de partenariat avec ce dernier a été signée, ainsi qu’à l’échelle territoriale avec certaines académies. « L’importance de la société civile dans l’éducation reste cruciale : elle a la possibilité de porter des messages, appliquer des méthodologies différentes de ce que l’institution met en œuvre. Elle apporte des ressources, de l’expertise qui viennent renforcer et inciter à davantage d’ambition les démarches d’EDD portées par l’Education nationale » détaille Julie.

Eco-Ecole permet donc une implication de tous les élèves, afin de les rendre acteurs et actrices de leur éducation, en les accompagnant au passage à l’action à l’échelle de leur établissement scolaire, afin d’en faire un lieu d’expérimentations d’une démarche collective. « Avec ce programme, les élèves acquièrent des connaissances et contribuent à la transition écologique et sociale de manière active » continue Julie Saturne, « et au-delà de l’accompagnement que l’on propose, une labellisation Eco-Ecole des établissements scolaires existe, avec différents niveaux » conclut-elle.