Dans l’idéal républicain, la France est « une et indivisible », garantissant l’égalité entre les territoires. Dans les faits, les inégalités persistent : zones rurales délaissées, centres-villes paupérisés ou encore quartiers périphériques difficiles, comme ici à Allonnes, dans la banlieue du Mans (Sarthe). Avec 50 % de logements sociaux et un taux de précarité important, les conditions de vie des enfants compliquent les efforts éducatifs des familles et de l’école.
« Certains territoires sont incontestablement défavorisés », reconnaît Gilles Leproust, le maire de la ville et vice-président de l’Association des maires de France. « Les habitants cumulent les difficultés pour travailler, se loger. C’est encore plus vrai pour les familles monoparentales et ça a forcément des conséquences sur l’éducation des enfants. Quand on est six dans un T3, par exemple, c’est plus compliqué de faire ses devoirs le soir », souligne le maire, qui rappelle que ce sont les élus locaux qui ont « imposé » la création des Cités éducatives avec l’appel de Grigny.
Des pratiques éducatives renforcées
Le dispositif, lancé en 2017, vise à réduire les inégalités territoriales en concentrant des moyens supplémentaires pour l’éducation là où c’est nécessaire. Dans cette commune de 11 200 habitants, le programme s’est traduit par des actions concrètes, comme la gratuité des fournitures scolaires ou des aides à l’équipement informatique pour les foyers modestes. Mais aussi des pratiques éducatives et culturelles renforcées.
Parmi les initiatives mises en place, 120 élèves s’initient à l’apprentissage d’un instrument de musique dans le cadre des « classes orchestres ». Les ateliers radio se distinguent aussi par leur impact éducatif et social. Organisés en partenariat avec l’association Les Francas, ces animations ont permis à plus d’une centaine de jeunes de prendre la parole sur les ondes du 91.2 FM.