Jalal et Pavlo sont tous les deux victimes d’une guerre. Jalal parce que son papa, qui travaillait pour l’armée française, a fui l’Afghanistan à l’arrivée des Talibans. Pavlo parce que son pays, l’Ukraine, subit l’invasion russe. Ils portaient le drame du déracinement et de la perte de leur famille.
Jalal est arrivé avec sa famille et a intégré la classe fin septembre, Pavlo, lui, est arrivé avec sa maman en mars. Ils portaient le drame du déracinement et de la perte de leur famille. Accueillir demande la coopération de tous. Les parents de Jalal ou de Pavlo sont restés dans la classe au début pour rassurer leur enfant mais aussi pour traduire ce qui était dit. Le dialogue avec les parents est resté ensuite quotidien afin que les familles sentent que leur enfant était dans un lieu sécurisé et sécurisant. La bienveillance et la solidarité de l’équipe enseignante et des agents territoriaux ont permis à ces deux enfants, à leur rythme, de faire confiance aux adultes et aux enfants de l’école.
Dépasser la barrière de la langue
Les autres enfants jouent également un rôle majeur dans l’accueil de leurs camarades. Avant de percevoir la barrière de la langue, ils regardent un enfant pleurer et se mettre en retrait. Ils mesurent sa détresse. Ils cherchent par conséquent à le rassurer par des gestes, tel qu’un mouchoir ou un jouet tendu. Bien que repoussés lors de leurs premières approches, les élèves sont revenus plus tard, ont réessayé, soutenus par les adultes de la classe. La situation avait, bien entendu, été expliquée aux élèves.