Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies appelle les gouvernements à agir face à l’urgence climatique

Article – 7 mars 2025
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« L’ampleur et la gravité de la triple crise planétaire [environnementale] font peser une menace imminente et systémique sur les droits de l’enfant partout dans le monde », estime le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, dans son Observation générale n°26.

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Le rapport souligne la nécessité de garantir un avenir sûr et durable pour les générations futures. Image © jcomp/freepik.com

Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a publié, le 22 août 2023, sa 26ème Observation générale. Pour créer ce document de 23 pages, les enfants et les adultes du monde entier ont été invités à partager leurs points de vue sur ce qui devrait être inclus. Ce ne sont pas moins de 16 333 enfants de 121 pays qui ont pu s’exprimer pour défendre leurs droits environnementaux. Ce rapport s’est construit à travers une approche collaborative et intergénérationnelle, par le biais d’enquêtes en ligne, d’ateliers et de consultations nationales et régionales. Le Comité a également reçu des contributions d’États, d’experts et d’autres parties prenantes.

Le document souligne que les effets du changement climatique, tels que les catastrophes naturelles, la dégradation de l’environnement et la crise des ressources naturelles, ont un impact disproportionné sur les enfants. Ces atteintes à l’environnement menacent la capacité de ces derniers à vivre dans un écosystème sain et sécurisé. Par ailleurs, l’Observation générale met en évidence la vulnérabilité accrue de certains groupes d’enfants, tels que les autochtones, les minorités, les enfants en situation de handicap, et ceux vivant dans des zones touchées par des catastrophes naturelles.

Parmi les points importants abordés, l’Observation générale souligne le droit des enfants à un environnement propre, sain et durable. Elle rappelle ainsi l’importance de conditions de vie décentes, de lieux sûrs, d’une éducation environnementale efficace, précise et facile à comprendre. Mais aussi d’un accès optimal aux services de soins, le droit à une santé physique et mentale, couplé au droit à l’accès à une alimentation saine, à un environnement non pollué, à de l’eau propre et à un logement décent, afin d’empêcher que les enfants ne vivent dans la pauvreté ou des conditions dangereuses.

Les gouvernements, des leviers cruciaux dans la protection des droits des enfants

Premiers responsables de l’impact du changement climatique sur les droits des enfants, les gouvernements du monde entier sont appelés à prendre des mesures concrètes et immédiates pour respecter, protéger et garantir les droits de l’enfant liés à l’environnement, conformément à la Convention internationale des droits de l’enfant. Cela inclut la réalisation d’études d’impact pour mieux comprendre et combattre les inégalités de différents groupes d’enfants face à la crise climatique et à prendre des mesures spécifiques. Le document souligne aussi l’importance d’une coopération internationale de tous les gouvernements pour lutter contre le changement climatique en soutenant techniquement et financièrement les pays les plus sévèrement touchés. 

Enfin, les gouvernements ont un devoir vis-à-vis des entreprises, qu’elles soient nationales ou internationales. D’abord sur un plan législatif, où les politiques doivent élaborer des lois et réglementations obligeant les entreprises à respecter la baisse de leurs émissions afin de les empêcher de polluer et donc de nuire aux enfants. Ensuite sur un plan moral, où les gouvernements doivent maintenir et appliquer leurs promesses de limitation du réchauffement climatique, via le fait notamment de favoriser les énergies renouvelables.

L’Observation générale insiste en outre sur la nécessité de considérer l’impact sur les enfants dans toutes les décisions environnementales et climatiques. À ce titre, les gouvernements doivent garantir l’accès des enfants à des informations claires et les inclure dans les processus décisionnels. Ces informations doivent être partagées de différentes manières afin que les enfants de tous âges et de tous milieux puissent les comprendre.

Inclure les enfants à tous les niveaux

Le Comité souligne également à travers ce rapport l’importance d’impliquer les enfants dans les décisions relatives à l’environnement, les encourageant à être des acteurs actifs dans la lutte contre le changement climatique. Il appelle à une participation significative des jeunes dans l’élaboration des politiques environnementales et dans la recherche de solutions durables. Cela va de pair avec un soutien auprès des enfants pour leur assurer un accès à la justice pour les préjudices et conséquences, à toutes échelles, qu’ils subissent.

En somme, le rapport constitue un appel crucial à l’action pour protéger les droits de l’enfant face aux menaces croissantes du changement climatique, soulignant la nécessité de garantir un avenir sûr et durable pour les générations futures. Il permet également de servir de référence quant à la manière dont les accords internationaux sur l’environnement doivent être conduits afin de respecter les droits des enfants. Les défenseurs de l’environnement et des droits de l’enfant peuvent par exemple l’utiliser pour demander aux États de prendre certaines mesures ou de contrôler leurs actions et de les tenir pour responsables.t conséquences, à toutes échelles, qu’ils subissent