Jeunes Reporters pour l’Environnement : un programme à la croisée de l’éducation aux médias et de l’éducation au développement durable

Article – 10 avril 2025
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En 1994 se lançait le programme international Jeunes Reporters pour l’Environnement (JRE). Chaque pays membre du réseau international développe localement le programme. En France, c’est l’association Teragir qui le pilote.

Pop’éduc

Donner le goût du journalisme aux jeunes

Le concept : proposer à des jeunes de 11 à 25 ans de réaliser des contenus audios, vidéos ou écrits selon les méthodes du journalisme de solution en lien avec les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU à travers des enquêtes auprès de porteurs et porteuses de solutions, au local et au national, voire international.

Les jeunes peuvent participer seuls ou en groupe, avec ou sans l’intermédiaire d’un accompagnant (enseignant, personnel d’animation, parents…). Pour le personnel enseignant ou d’animation qui encadre des groupes d’enfants, la progression est adaptée au public et se déroule sur l’année scolaire. Les encadrants reçoivent de l’outillage et un accompagnement projet, ainsi qu’une formation spécifique. La démarche, gratuite, est basée sur le volontariat du personnel encadrant et permet un apprentissage par le faire aux jeunes. Ce programme peut servir d’outil pour sensibiliser et passer à l’action dans le cadre de l’EDD.

Pour participer, quatre points sont à respecter :

  • Choisir une problématique en lien avec les ODD ;
  • Aller à la rencontre de personnes qui portent localement des solutions ;
  • Réaliser le reportage, ce qui nécessite une réflexion sur la manière dont éditer le contenu (quel format journalistique, quel angle, etc.) ;
  • Diffuser le contenu en se faisant le fer de lance de la sensibilisation : une fois le reportage réalisé, charge aux jeunes de le partager à leur ville, leur entourage, la presse locale ou nationale, la communauté éducative.

 

Cérémonie de remise de prix 2024 à la Cité des Sciences à Paris.

 

JRE propose également un concours annuel afin de plébisciter les reportages les plus aboutis dans trois catégories d’âges. Le jury, constitué de journalistes, de membres d’agences expertes sur les enjeux de développement durable comme l’ADEME et d’associations d’éducation populaire, dont la Fédération nationale des Francas, attribue des prix après établissement d’une liste de lauréats.

Des retours sont formulés aux participants dans une logique d’amélioration continue. Enfin, la participation au concours national ouvre la possibilité aux lauréats de participer au concours international, dans une logique de mise en lien des jeunes entre eux sur des thématiques communes.

Lier éducation aux médias et éducation au développement durable

JRE est au croisement de deux éducations transversales : l’éducation au développement durable et l’éducation aux médias et à l’information (EMI). « L’esprit critique des jeunes se développe dans la production de leur enquête, ils vont chercher l’information, la vérifient. Par la pratique, les jeunes vont faire une plongée sur la fabrication d’un médium, la démarche argumentative à adopter » développe Nathalen Plume, directrice Education Jeunesse à Teragir.

L’association apporte aux participants des outils pédagogiques et bonnes pratiques, notamment à destination du personnel enseignant, pour anticiper ce travail de production de reportage, mais aussi créer du débat avec les jeunes reporters avant même la création de leurs contenus, à travers par exemple l’analyse du système médiatique, la lutte contre les fake news ou la pluralité de la presse.

Lutter contre l’éco-anxiété

« Les jeunes ne sont pas responsables de la situation environnementale, l’idée n’est donc pas de les soumettre à de telles informations dramatiques que cela génère une forme de sidération et de désengagement : c’est pour cela que l’on se concentre sur le journalisme de solution, pour montrer que des réponses existent » détaille Nathalen.

Le programme, grâce à la mise en action, est également un remède à léco-anxiété, très présente chez les enfants. Car ce type de journalisme porte sur des solutions tangibles, aux résultats mesurables. Les jeunes peuvent en identifier leur potentielle réplicabilité et in fine avoir de l’espoir et l’envie de s’engager : « la mécanique du journalisme de solution est intéressante car elle amène les jeunes à découvrir que des solutions existent. Ils deviennent moins fatalistes » explique-t-elle.

Susciter des vocations grâce à l’EDD

A travers le programme JRE, les jeunes ont pu découvrir des projets et ont eu envie à leur tour d’œuvrer. « Une enseignante m’a par exemple expliqué que ses élèves avaient choisi un sujet en lien avec la lutte contre la précarité et les inégalités : cela a généré une vocation chez l’une des jeunes qui a voulu en faire son métier » s’enthousiasme Nathalen. Les jeunes peuvent se pencher sur des problématiques qu’ils n’imaginaient pas, tout en prenant goût à la thématique du développement durable.

Du côté de Teragir, les développements à venir se concentrent sur l’accentuation de la formation auprès des encadrants et des jeunes, et, à terme, l’adaptation du programme afin qu’une fois enrichi, il puisse être proposé à d’autres entités comme les centres de loisirs. Enfin, Teragir souhaite renforcer les collaborations internationales dans le but de mettre en perspective actions locales et enjeux globaux.